Dans un village du nord de la Colombie
Mardi 24 octobre, je suis parti en voyage dans le nord de la Colombie. C'était
On partait du mardi soir au dimanche ou au lundi. Ça ne me faisait rater que le jeudi (j'ai cours les lundi, mardi et jeudi...), mais en fait toute la semaine, parce qu'il a fallu que je travaille beaucoup et donc je n'ai pas pu aller en cours lundi et mardi. C'est que c'est un travail de groupe, je ne peux donc pas manquer à mes obligations, surtout que je suis avec ma coloc mexicaine Mariela, qui est du genre serieuse, et qui serait prête à me virer du groupe (ce qui serait bien normal) si je fous rien. Donc j'ai bien bossé jusqu'au mardi après-midi, même avec Sammy qui est assez douée pour m'empêcher de travailler. Tellement bien travaillé que j'ai été jusqu'à penser que j'avais le temps pour préparer ma valise. Bon je ne savais pas à quelle heure on partait, mais je me disais que j'avais le temps. Et comme ça fait une semaine qu'à l'Arcangel ils attendaient les bouteilles consignées d'une quinzaine de bières, j'y suis allé, faut pas trop abuser non plus, surtout qu'ils me les avaient vendues au prix où ils les avaient achetés (soit 4 euros les quinze bières...). Dans le bar évidemment j'ai 5 minutes pour une bière, je suis un mec qui boit vite les bières. Mais je m'attarde, Diego apprend le français pour pouvoir venir étudier en France (je l'ai même convaincu de venir à Toulouse plutôt qu'ailleurs !), il me demande de trouver des infos sur les facs françaises et les démarches et tout. Et il me demande aussi si je pourrais lui envoyer des chaussures de rugby par Feddex, ça se vend pas en Colombie. Bref je discute, et tout se passe bien, quand tout à coup, un mec m'accoste avec un téléphone et me dit que c'est pour moi. Je comprend pas trop comment c'est possible... C'est le téléphone de Maritza qui habite à côté, et Elisa m'appelle pour me dire qu'on devrait partir de l'appart dans 30 secondes.
À ce moment précis, je me rends compte que je pars en voyage, et que je suis très très en retard pour faire ma valise. Alors je dis au revoir très, mais alors très vite, et je cours. Je jette même ma clope que je venais d'allumer. C'est ce qu'on appelle un coup de speed. Et j'aime pas ça. J'imagines comment Elisa, Malu et David pourraient être énervés si je leur faisais rater le bus... Et comme c'est bien parti pour...
On part en voyage à cinq : Malu, vous savez déjà, c'est une super copine à nous, elle est en photo avec David sur ce blog, que je connais moins, et avec qui on part aussi; Elisa, une de mes colocs mexicaines, et Carmen-Lucia, la maman de Malu. Et là vous vous dites, mais pourquoi donc ils partent avec la maman de Malu ?
Parce que : la Maman la Colombie
Donc, si je cours et si je fais ma valise assez vite, on part pour un village colombien qui s'annonce typique, très très chaud comme partout en Colombie dès que c'est pas dans la montagne, et on sera accueillis dans la ferme de la grand-mère, dont j'ai vu des photos avec des vaches toutes bizarres que même mon papa il connaîtrait pas la race. Alors je courre bien. Et je fais ma valise très très vite. Vraiment très vite. Mais je n'oublierai que ma serviette de toilette (de peu d'utilité là-bas, suffit d'attendre 30 secondes)... Oui, moi aussi ça m'a impressionné.
Mais bon, il m'apparaît dans le taxi que le mal est fait... on a 20 minutes de retard pour aller chez Malu, et Elisa est énervée... De ces moments où l'on a envie de disparaître, d'être dans un hamac avec une boisson bien fraiche par exemple, mais surtout pas d'assumer sa connerie. Quand on arrive chez Malu, sa maman est prête, mais pas elle, on l'attends comme 5 minutes, la maman elle aussi énervée, moi j'avoue que je me sens un peu mieux, si on rate le bus c'est pas ma faute... observez la grandeur d'âme du manu dans ces moments forts.
Fort heureusement, et d'après les mots de la maman de Malu, le taxi a « volé », et on ne rate pas le bus ! Alors tout le monde est bien content. Mais bon, il est pas encore temps que je fasse des blagues sur mon retard et sur ma précipitation avec Elisa. Elle a les yeux revolver... etc etc. Cher lecteur, vous venez de lire une page pour pas grand chose. L'auteur va s'efforcer d'écourter ces passages de peu d'importance.
Alors voilà, on est parti pour 18 heures de bus ! Laissez-moi vous raconter ces fabuleuses heures de voyage : j'ai dormi, l'humeur un peu sonnée par ma connerie et ses conséquences. Jusqu'au lendemain matin, pas de paysages. Au petit-déjeuner, on s'est fait voler des sous, parce que fallait pas laisser la note sur la table mais payer en caisse, et donc on n'aurait supposément rien laissé du tout. Mais bien sûr. Après je redors. On ne s'arrêtera pas pour déjeuner : Ils laissent monter dans le bus quelques vendeurs, on achète des arepas rellenas de huevo (dans cette région, comme un disque de pâte de je sais pas quoi frit, dans lequel il y a un oeuf. Les arepas, je crois, sont typiquement colombiennes, et chaque région a son style) et des empanadas (ça y ressemble beaucoup, mais ça existe dans tout le continent). C'est pas mauvais. Les paysages changent, ça fait bizarre, je n'avait pas d'autre image de la Colombie
A un gros détail près : au milieu d'arbres tout à fait ordinaires, on voit quelques cocotiers, quelques palmiers... ça a l'air de rien comme ça mais j'vous jure que ça fait bizarre ! Bon j'avais dit que je m'étalais pas.
Ah si aussi, les maisons aves un toit de je sais pas quoi, mais traditionnel, comme des huttes. Ça aussi c'est typique. Sur tout le trajet, ce sont environ la moitié des constructions.
Celle-là parce que je l'aime bien, je la trouve typique de la chaîne andine en général (je sais bien c'est des préjugés j'ai quasiment rien vu...) C'était un peu plus près de Bogotá, quand il y avait encore des montagnes.
Ce n'est pas une surprise, les postes de contrôle sont relativement nombreux, même si l'Etat n'est pas riche.
Finalement, on aura mis 21 heures pour arriver à Cienaga de oro. À côté de nous quand on descend du bus, y a comme une de ces vieilles voitures qui roulent plus beaucoup mais qui servent aux paysans pour transporter de tout et de rien, éventuellement un veau ou plein de camboui. On m'explique que c'est notre taxi. Ah bon, ils sont pas jaunes comme à Bogota ? 5 minutes après, on s'arrête dans le coin d'une rue, c'est là qu'on va habiter, et non pas dans la ferme, ou même la grand-mère ne va que quelques heures par jour. On nous accueille très chaleureusement, je fais la connaissance de la grand-mère, d'une cousine de Malu qui a l'air d'avoir 30 ans, mais dont j'apprendrai que c'est en fait une tante qui en a 47, et d'autres quelques personnes. On va dans un cyber parce que Malu a besoin, et c'est assez folklorique. 4 ordis dans une vieille pièce avec un énorme ventilateur au plafond. Internet marche pas sur le mien. J'appelle, je vais pas me permettre de toucher sa configuration, et puis je suis fatigué, alors je laisse faire le pauvre monsieur et sa machine. Il trouve pas le problème alors il entame une restauration système, et comme ça tarde, il débranche le PC pendant la restauration... Pas le temps de réagir, il l'a fait. Mais bon le PC marche toujours, il s'en va quelques secondes alors je clique sur connecter pour voir, et ça marche. Comme quoi le monsieur n'avait pas commencé par le début. Bref avec Elisa comme on n'a pas fait autant de bus spécialement pour pouvoir profiter des joies du bas-débit, on s'en va nous doucher, et après ça, on est sacrément content ! C'est qu'il fait très chaud et que c'est une chaleur humide... La tante à Malu est gentille comme tout, y a aussi une jeune qui doit être embauchée par la grand-mère. On met nos chaises dans la rue et on s'assoit. Ils disent que c'est la rue principale... beaucoup de motocyclettes, mais très peu de voitures. Et beaucoup de gens assis devant leur maison à profiter du « frais » ! Moi je trouve ça chouette. Y en a pas un qu'a l'air stressé. Ce soir je parle pas beaucoup, faut que je me fasse un peu à cet accent de la Colombie
Le lendemain jeudi, on se lève tôt, on va à la foire à l'artisanat dont j'ai parlé. Petit-déjeuné très copieux, j'ai aucune idée de depuis quand ça ne m'était pas arrivé, mais des mois et des mois ! C'est devenu normal pour moi de petit-déjeuner des oeufs, mais là c'était carrément un repas avec du poulet, du riz... Il me font boire un truc bizarre, je comprendrai plus tard qu'il y a du riz, du lait et d'autres trucs. On va à la foire dans la ville d'à côté en bus. Un piti bus où tu payes en sortant, pas comme à Bogota où les bus ont de ces barrières qui n'en laissent passer qu'un à la fois. La foire n'a rien à voir avec ce que j'imaginais, c'est pas en plein air, c'est pas typique : c'est dans un parc expo climatisé, avec des stands bien ordonnés. La clim' me plaît énormément, et la foire me plaît aussi. Je dis à Malu de prendre tel et tel produit en photo parce que je pense qu'il peut se vendre en France et ça m'amuse. Beaucoup de produits se voient déjà en France, y a du très typique, du typique et du moins typique.
Quelques produits, et Malu qui fait l'intéressante, avec au fond sa maman Carmen-Lucía, la probable future maîtresse de stage de Nicolas mon frère !
On s'est arrêtés pour avoir une caricature (plutôt lamentable la caricature il faut le dire), et alors encore plus qu'à Bogotá, Elisa et moi on a été l'attraction. Cette photo paraît banale, et pourtant une petite foule se forme pour voir ca... Malu explique qu'Elisa chante super bien, alors ils veulent tous qu'elle chante et donc elle chante... après ils veulent que je chante aussi, mais comme j'ai réussi à bien les décevoir, ca va je ne chante pas trop.
On s'amuse comme des petits fous ! Dans l'ordre, Malu, Elisa et David
Je me suis demandé quelques secondes ce que l'armée foutait là mais en fait c'est facile : ils recrutent.
Je n'achète rien pour l'instant, on a au moins deux jours... mais en fait, le midi on laisse la maman à cette foire et on s'en va manger dans la ville. Rien de typique, et on a pas fait grand chose. On a discuté pour savoir si on allait à Carthagène, mais à la fin on savait toujours pas.
Le soir on en parle beaucoup avec la maman a Malu, et c'est pas simple, on est pas venu ici pour repartir à Carthagène au bout d'un jour... et si on va à Carthagène, on n'a pas le temps de voir la ferme de la grand-mère, on n'a pas le temps d'aller à trois heures d'ici voir le village où les artisans font leurs produits, et on rate le concert de cornemuse qu'il y a dans le village le vendredi (bon cette dernière chose je suis le seul à m'en préoccuper...). Tout ça me plairait bien, mais bon Carthagène aussi évidemment... Finalement, on partira à Carthagène le lendemain à 11h. Après cette discussion ça tourne autour de l'entreprise de la maman de Malu, Malu parle beaucoup, c'est bien intéressant, ils voudraient développer tout l'aspect culturel, pour que les gens sachent ce qu'ils achètent, ils voudraient éventuellement que ce soit une coopérative et que les artisans soient bien payés... Mais je me fatigue Malu parle vite, alors je vais m'asseoir dans la rue avec la tante et la jeune et d'autres.
Le lendemain, on se lève moins tôt que prévu, je décide de sauter le petit-déj' pour pouvoir enfin prendre des photos du village avant de partir. Virgelia m'accompagne, on a comme 20 minutes mais elle elle me dit que non, il est trop tard pour le bus de 11h, on prendra celui de midi... moi j'en sais rien mais je veux surtout pas faire rater le bus à tout le monde, j'ai déjà imaginé l'effet que ça peut faire l'autre soir en courant. Alors je la presse, elle est gentille elle s'essouffle un peu en me suivant, mais elle me fait voir le village, et me fait monter tout le haut sur la statue de la vierge qui surplombe le village, c'est super joli.
Une chapelle
L'Eglise
Un super marché
Je crois que Virgelia ne comprend pas l'intérêt de cette photo...
On va voir la vierge ? (petite précision : contrairement aux montagnes de Bogotá, les collines du nord de la Colombie ne font pas partie de la Cordillère des Andes. Voilà vous savez ca de plus maintenant.)
Cienaga de Oro vue d'en haut
Dans ce village, les passant sont d'une couleur tout à fait foncée, dans les tons marrons, contrairement à leurs homologues européens beaucoup plus pâles.
On arrive à 11h pile à la maison, et elle avait raison, on part pas à 11h, mais à 13h avec le prochain bus. Donc je petit-déjeune, et je repars avec Virgelia faire quelques emplettes. Je crois qu'on en a pour 2 minutes, mais en fait on va jusqu'au quartier commerçant, et là encore c'est bien typique. Y a plein de monde, c'est très animé... par-ci par-là (ouf... Jérémie comment ça s'écrit ?) Virgelia et une autre qui nous suit en vélo veut nous présenter, alors on s'arrête deux minutes... Et on va au marché, et alors là c'est trop bien, je vois des fruits et des légumes que je connais pas, encore plus qu'à Bogota, ils vendent les graines de cacao... on continue un peu et encore mieux, il y a un magasin (pour faire simple, parce que c'est un sacré bordel tout ça, avec tous les produits tu sais pas où c'est l'intérieur où c'est l'extérieur ni où sont les murs, capharnaum (Jérémie ?) me semble approprié), bref il y a un magasins avec des produits artisanaux, trop bien ! Trop bien parce qu'ici c'est pas des produits artisanaux destinés aux touristes, vu qu'il n'y a jamais de touristes, c'est des produits dont ce servent les habitants ! Donc comme ma maman m'avait demandé d'acheter quelque chose, c'était l'endroit idéal, j'étais content (et non je dirai pas ce que j'ai acheté c'est un surprise papa maman vous saurez l'année prochaine !). On a continué un peu, Virgelia m'a montré où ils vendent le poisson, et alors moi ça me fait marrer quand ils me chambrent en me disant que les Français ils sont sales ils se lavent pas la preuve ils ont inventé le parfum... en sortant de ce bâtiment où ils vendent le poisson, un mec me propose en rigolant, mais pour de vrai en même temps, de la cocaïne (bon c'était de la blague, mais quand même le mec il voit un blanc il pense narco...) et je prends en photos la rivière avec les cochons qui boivent dedans. On repasse dans ce bazar avec plein de gens et plein de choses, et y en a qui crie « eh dis donc tu l'as chopé où ce mono ? » ! Mono en castillan c'est un singe, et en Colombie ça sert aussi pour désigner les roux ou les blonds. C'est pas péjoratif, mais bon ça me fait toujours marrer... (y en a pas mal qui m'appellent comme ça même si j'ai d'autres surnoms plus fréquents; entre autres, une gamine du quartier pauvre où on va avec Elisa, que je n'ai pas réussi à convaincre de m'appeller Manuel... donc je me fais appeler « singe » par une gamine un peu chipie tous les mercredi). On boit une boisson typique très fraîche avec du riz, du lait et du fruit qu'on veut, moi j'ai essayé le nispero, ça ressemble à une patate mais c'est un fruit, et le zapote, je sais pas comment ca s'écrit, ça ressemble à un avocat mais l'intérieur est rouge. On continue la ballade, elle veut me montrer quelque chose que je ne comprends pas, donc tout d'un coup elle ouvre un portail dans la rue et entre dans la maison de quelqu'un... on dit bonjour, elle va de pièce en pièce dans la maison jusqu'à une dame gentille comme tout qui m'offre de sa spécialité, une patisserie avec de la noix de coco, c'est bon. Elle discute avec moi, elle est gentille, et elle me montre le pourquoi je suis là : pour voir des aras (mais en cage) ! Et par la même occasion un cacatoès, et comme des canards, sauf qu'ils font un cri qu'a rien à voir c'est bizarre. Finalement on rentre à la maison, et peu après on partira pour carthagène.
Une rue commercante, avec une boutique Paris, alors moi je dis Vive la France ! Quelle présence !
Le début du "bazar"
Vous croyez reconnaître des patates, mais ce sont des zapotes, des fruits rouges à l'intérieur. Dans le récipient, ce sont des graines de cacao.
Des graines, des graines et des graines. J'en sais pas plus que vous.
Contrairement aux gaullois, les colombiens ne disent pas que le poisson il est pas frais, et donc ca se passe bien et ils l'achètent.
Une rivière, des cochons.
Des aras et un cacatoès en cage
Pour partir, on n'attendait le taxi qui n'est pas venu. Donc on n'y a été avec des motos, elles grouillent dans le village. Sans casque... C'était marrant, ca m'a rappelé quand mon frère nous conduisait en scooter un peu partout dans notre tendre enfance... Alors Jérémir, moi je suis pas d'accord pour dire que je suis hors concours, mais je veux bien admettre que je suis hors classement. L'Etat colombien n'a pas offert de thermomètre public (ouahou trop con cette expression), mais ma démonstration sur le fait que je n'ai jamais cette gueule de con à Bogotá.